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Seule la vue change # tryptique

Trois comédiens, uns plasticienne, une auteur, une metteur en scène et mille visages et les mille paroles de tous ceux qui se sont ici mis en scène.

La structure formelle engage la structure du sens : trois spectacles et chacun se veut le regard porté sur l’autre, le regard de l’autre porté sur lui, tous se surveillent, s’interpellent, se rejettent : ainsi se créant.
Cette dynamique du regard, matérialisée par des dispositifs techniques (écran, caméra…), provoque le dramaturgique en opérant comme un découpage en feuillets d’une même image, qui est presque une icône, la figure féminine, révélant ainsi par divers angles d’attaque ses différentes facettes.

Cette structure en regards, en écrans, en cachette, en surexposition, développe une ligne de fuite qui porte à sa suite, en dérivant nécessairement, la structure du sens.

Si dans le premier spectacle l’homme a le dessus c’est qu’il prend possession du territoire mais ce territoire conquis qu’il contemple depuis le deuxième spectacle (par l’intermédiaire d’un écran vidéo) lui semble bien vide. Ainsi, il s’évertue à peupler de sa langue folle et drolatique, à le faire sien en le disant sien, c’est le motif du second spectacle mais la langue n’est plus son monopole : les femmes sont devenues les prophètes et la lutte est grotesque.

D’une langue prophétique démesurée d’avoir trop parlé, surgit dans le troisième spectacle une langue utopique, bégayante, et le territoire est perdu, et le Sauvage est étranger en son pays…
Ainsi le triptyque en se dépliant laisse apparaître la figure de la femme et ce rapport de forces : Pouvoir Territoire Langage
.

 

l'Ecole des filles, ​collage de textes du XVIIIème siècle

« Ah ! Cette invisible, inévitable dépendance du maître à l’élève, comme celle du généreux donateur au pauvre, accentuée en circonflexe par un professeur perplexe devant les talents de son élève – fille. L’intelligence des filles au plus vite placée dans une boîte, dans une remise, pour qu’elle n’en jaillisse pas comme un diable renversant ce pauvre professeur au rang de disciple. Discipline du corps, au corpus du texte, dressage, plié, courbé, petit pas en avant, petit pas en arrière, la fille réduite à l’animal, petite chose souriante, concentrée, affectueuse envers le maître qui, livre à la main, lui sait, ânonnant phrases après phrases les mots sans sens, les sens aiguisés devant la chair douce sous ses yeux. Les yeux des femmes-mères impitoyables sur les filles-filles. Qu’elles en restent là, qu’elles en restent mortes, ces jeunesses jalousées. Quoi de la lecture, quoi de la culture, quoi du bonheur pour nos filles ! Non, seule est la joie  d’être une jolie poupée mécanique programmée par un homme derrière lequel se cachent les mères super superviseurs du système. Pauvre superman perdu aux pieds de sa jeune femme en désir d’être femme, ravalée au rang de consolatrice, d’infirmière. La révolte gronde, de sortilège, en pique vaudou, l’homme remasterisé par les mains de cette fille à qui il n’a voulu donner les clés de la liberté par la lecture, et elle, la fille, devenue comme les femmes-mères, le condamne lui et ses filles à reproduire le schéma orchestré par les mères. Bref ! L’école des filles est la véritable école de la libération des hommes. Â» CATHERINE REDELSPERGER

 

avec Claire Conan-Vrinat et Christophe Querry

mise en scène Anne-Laure Lemaire

mobilier Emilie Faïf

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crée en novembre 2005 au théâtre de Langres (52)

SCUM, ​d'après Scum Manifesto de Valérie Solanas

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one shot

L’idée du spectacle est née de la lecture du texte de Valerie Solanas : ce qui saute aux yeux, c’est la dimension surréaliste, le retournement inouï qu’elle propose (« l’homme est une femme manquée Â»), la haine paroxystique : il s’agit de faire disparaître le genre masculin.

Ce qui est fascinant, c’est que Solanas parle comme un prophète.

Ce qui est plus fascinant encore, c’est que Michel Houellebecq la reconnaît comme prophète.

« Les femmes qu’elles le veuillent ou non, prendront bientôt le monde en main, ne serait-ce que parce qu’elles ne pourront faire autrement : les hommes, pour des raisons pratiques, auront disparu du globe. Â»

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one shot le 7 décembre 2007 au théâtre de Langres

avec Claire Conan-Vrinat, Gwenaël Fournier

Idée originale et conception : Anne-Laure Lemaire et Lidwine Prolonge

scénographie : Salvatore Stara

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Le Sauvage, de Catherine Redelsperger

Le Sauvage est diplomate.
Le Sauvage apprend une langue nouvelle avec l’Enseignant.
Le Sauvage est séduit par la Dame en rouge.

… et contrairement aux idées reçues, ils sont espionnés par l’Infirmière.

Cette pièce développe une langue qui lui est propre. Les sentiments sont codés.
Tous les personnages portent un masque :
celui de leur fonction au sein de ce système dont ils ne parviennent à sortir.

… mais contrairement aux idées reçues, tout système est amené, un jour ou l’autre, à s’effondrer.

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avec Claire Conan-Vrinat, Lidwine Prolonge, Gwenaël Fournier et Ayouba Ali

mise en scène Anne-Laure Lemaire

dramaturgie Guillaume Conan-Vrinat

scénographie Salvatore Stara

vidéo Lidwine Prolonge

bande son Alexandre Doizennet

 

spectacle crée en avril 2008 au terme d'une résidence au lycée Diderot (52)

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